Le long du Ziz jusqu'aux dunes de sable

Je m'octroie une demi journée de repos pour profiter du spectacle qu'offrent les gorges du Ziz et pour retourner aux sources d'eau chaude d'Hammat Moulay Ali Cherif, mais cette fois-ci dans la partie couverte. Cela représente un petit 30km mais avec le thé et les discussions, les journées marocaines passent très vite.

Day96-Bike-130207
À l'intérieur des gorges de Ziz

Day96-Accueil-130207
20130207-DSC_5605
20130207-DSC_5610
20130207-DSC_5613
20130207-DSC_5617
20130207-DSC_5618
20130207-DSC_5620
20130207-DSC_5628
L'inconvénient d'un très bon réseau de téléphonie 3G: il y a des mini tours de Tokyo partout

20130207-DSC_5634
20130207-DSC_5640
Hammat Moulay Ali Cherif

20130207-DSC_5650
20130207-DSC_5660
Le bain extérieur "secret" de Moulay Ali Cherif

20130207-DSC_5644
Là où les vêtements perdus atterissent

20130207-DSC_5662

La piscine intérieure des bains de Moulay Ali Cherif n'a rien à voir avec celle de l'extérieur. Comme celle de Moulay Yacoub, elle est réputée pour soigner les rhumatismes et la maladie de la peau. L'entrée est à 10dh sans compter le seau d'eau qu'il faut louer pour 10dh dans une des échoppes à l'extérieur. A contrario la piscine extérieure est gratuite (mais "secrète" !). Dans le bâtiment cela ressemble à un hammam avec une piscine au milieu. Il n'y a personne dans celle-ci, à cause de l'eau: elle est brulante. Je ne peux pas y laisser mes pieds plus de deux secondes. Ce n'est pas du tout une piscine où on peut s'immerger, et j'en n'en comprends pas du tout à quoi elle sert.

Les gens prennent de l'eau bouillante pour se laver à côté de la piscine, puis ils se content d'observer l'eau. Soudain je vois les plus courageux sauter à l'eau pour y rester quelques secondes seulement. Celle-ci est pompée de manière mécanique pour être amenée dans la piscine mais elle ne sent pas le sulfure. Je commence à saisir la technique des locaux: il faut entrer là où la piscine est peu profonde, s'asseoir, lever les bras et les jambes (les parties du corps où l'on se brûle le plus facilement) jusqu'à ce qu'on n'y tienne plus, puis sortir rapidement et ressembler à un homard.

La pompe s'arrête de fonctionner pendant 10 minutes, et je saute sur l'occasion pour suivre le rituel plusieurs fois. Zaid dit que l'eau est à 52° C. Je n'ai aucun moyen de le confirmer mais je dirais à coup sûr au-dessus de 46° C. Je ne sais pas si c'est très pour le corps, mais ce qui est sur c'est que c'est moins relaxant que l'immersion dans une piscine où l'eau serait seulement chaude, et non pas bouillante. Ma peau reste rose pendant un certain temps jusqu'à ce que je sorte pour aller boire un thé et faire le chemin du retour à vélo.

20130207-DSC_5663
Voyager au Maroc c'est un peu comme voyager en Allemagne : beaucoup de Mercedes 307 à 310 arborent toujours leurs pubs en allemand



La route qui longe les gorges de Ziz est parfaite avec sa faible circulation. J'achète un chèche pour me couvrir la tête et le visage et je me remet en route vers le désert. À la fin des gorges, je serai directement dans la partie plate du Sahara.

20130208-DSC_5665
La route de Ziz

20130208-DSC_5674

Errachidia est LA grande ville de la région, avec près de 100 000 habitants. Il y règne cependant une atmosphère de gros village, grâce à l'absence de grand bâtiment et à la présence d'un petit centre ville. La route bien large et les portes marquant l'entrée de chaque quartier lui donne un aspect administratif. J'ai aussi entendu dire que l'armée est très présente ici.

20130208-DSC_5679
Errachidia

C'est le pire moment de la semaine pour faire du shopping : un vendredi à 13h. Je trouve cependant une sorte de supermarché qui vend des trésors occidentaux, c'est-à-dire des marques chères et savoureuses, ce qui me permet de faire une réserve de bon chocolat.

20130208-IMG_1669
20130208-IMG_1670

Je vois de nombreux vélos en ville, dans laquelle on circule facilement grâce aux très larges avenues. A la sortie, je vois même un panneau spécialement fait POUR les vélos !

20130208-IMG_1671
Des voies réservées aux cycles au Maroc? Ce n'est pas un mirage

Après Errachidia , la route entre dans le désert. Au début je pensais filer à l'ouest vers la côte atlantique. Puis j'ai changé d'avis pour descendre jusqu'à Erfoud avant de bifurquer à l'ouest. Et au final, comme les dunes de sable de Merzouga n'étaient plus très loin, j'ai décidé d'aller y faire un tour à vélo.

20130208-DSC_5684
La source bleue

20130208-IMG_1674
Chèches, masques et skis

20130208-DSC_5689
20130208-DSC_5690

La route s'annonce assez ennuyeuse avec tout ces kilomètres de désert, mais elle change brusquement pour descendre au fond d'une grosse faille dans le sol. Je retrouve la rivière Ziz, poursuivant sa route vers le sud au sortir des gorges, mais cette fois-ci bordée de palmiers.

20130208-DSC_5699
La vallée du Ziz

Le changement est bienvenu et je peux aller me cacher dans les palmiers pour le nuit.

20130208-IMG_1680



Au réveil il fait 4°C dans ma tente. La matinée est fraiche. Par contre j'ai chaud dès que j'arrête de pédaler. Finalement le plus agréable, c'est quand je suis sur le vélo.

20130209-DSC_5704
20130209-DSC_5712
20130209-DSC_5718
Visite d'un ksar, un village fortifié

20130209-DSC_5716
Le Ziz

20130209-IMG_1688
Encore du désert

20130209-DSC_5726
Vélo contre T-Rex

Je fais une pause pour observer un phénomène étrange à quelques centaines de mètres de la route: un grand jet d'eau vertical au milieu d'une zone désertique.

20130209-DSC_5738

Cette source rejette de l'eau vers le ciel depuis une vingtaine d'années. Elle contient trop de fer et de sulfure pour être potable. On ne peut même pas l'utiliser pour l'agriculture. Le sol à une belle couleur mais il n'y a pas grand chose qui pousse autour.

20130209-DSC_5734

Je ne serais pas surpris si le Sahara avait de grandes flaques d'eau partout sous le sable. Le gars du coin qui vend des souvenirs m'explique qu'ils utilisent des machines pour chercher de la "bonne" eau, à des profondeurs moins importantes que celle d'où provient l'eau chargée de fer.

20130209-DSC_5742
20130209-DSC_5747

J'arrive à Erfoud, la dernière ville de taille relativement importante avant le sable du désert, où je croise beaucoup de vélos. Je trouve également un magasin de téléphonie qui accepte de m'échanger mon téléphone Sunrise simlocké. J'ai appris qu'il fallait débourser 20 ou 30 dh pour débloquer ce modèle, alors je l'ai échangé contre un nokia déjà débloqué.

20130209-IMG_1692
Rissani

La route est encore longue jusqu'à Merzouga, plus que je ne le pensais. J'ai un petit vent de face et les bornes kilométriques constituent ma seule distraction. Les dunes de Merzouga sont une attraction populaire et très touristique. C'est là où les gens vont quand ils font un trek de quelques jours dans les dunes à dos de chameau et qu'ils campent dans la nature. Le désert n'est pas très attirant et ressemble à un champ de pierre sans limite, du coup la beauté de Merzouga détonne face à ce paysage et attire les voyageurs depuis les villes de Fès et Marrakech, situées à un ou deux jours de route.

20130209-DSC_5750
20130209-DSC_5771

Le dunes de sable sont visible dès la sortie de Rissani. Cela dit elle sont encore à 30km d'ici.

20130209-DSC_5775
Rien sur la route, et pourtant il y a des tas de panneaux indiquant des hôtels au milieu de nulle part

20130209-DSC_5779
Boule de feu du soleil du désert

J'atteins Merzouga et suis les panneaux destinés aux touristes pour trouver un endroit où dormir. J'ai l'impression d'être dans un village constitué uniquement d'hôtels. Ils s'appellent kasbah, riad ou encore ksar, et ce sont tous des endroits haut de gamme à deux pas des dunes. C'est presque rigolo de marchander dans ces lieux, les prix tombent très rapidement. Mais ils restent toujours plus cher que les hôtel situés en général vers la mosquée du centre ville. J'ai la chance de tomber sur l'auberge des frères Belkacem. Un endroit simple et peu onéreux, où je pourrai me reposer pendant deux jours et marcher un peu dans les dunes de sable.

20130209-DSC_5782
Arrivée aux dunes de Merzouga

C'est la saison morte et le centre de la petite ville de Merzouga est mort lui aussi. Il y a juste un café-restaurant, quelques épiceries qui sont court de pain ce soir et des magasins pour touristes peu convaincants.

20130210-IMG_1695
Boutique de snowboard

Il n'empêche que c'est une expérience unique de grimper sur les dunes après avoir laissé le vélo (qui n'aime pas particulièrement le sable) à la maison. La frontière algérienne est à 50km, Tombouctou à 52 jours à dos de chameau, les motos s'amusent dans le sable, mais il est facile d'en faire abstraction pour se concentrer sur un point à l'horizon et ressentir l'immensité du désert.

20130210-DSC_5797
20130210-DSC_5852
20130210-DSC_5822


20130210-DSC_5830